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LANDSCAPE ART - Les colonnes flottantes de Jean Moré

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Développement

 

Passage sur l'eau

Passage d'un poisson volant

Passage dans les marais normands

 

Passage à travers l'été

 

Passage par la nuit

Passage d'une journée grise

Passage de l'art au réel

Passage dans le bleu

Passage transparent

Passage à Dijon

Passage dans l'histoire 

Passage sur un fil 

Passage de la guinguette 

Passage du printemps 

Passage entre deux mondes

 

Passage du concept au concret

 

Passage des étonnés

 

Passage des idées

Passage du concept au concret

Mémo pour un art éphémère permanent

Genèse du projet :

        Quand, en janvier 1998, j'expérimente la suspension d'un corps humain accroché à un tube gonflé de 10 m et dressé dans le jardin comme un grand "i" majuscule, il s'agit de l'aboutissement de 4 ans de réflexion, de supputations mentales et de discussions avec des spécialistes à propos de la vraisemblance d'un point d'ancrage résistant, sur un pneumatique adéquat, permettant de retenir un ouvrier dans une chute. Ce point d'attache serait au sommet d'une colonne en plastique souple rigidifiée par la seule pression d'air.

 

Dates de réalisation et technique :

 

Sept 1997 : Trois cylindres de 10m, violet, jaune & vert, sont réalisés par la société C2J Loisirs selon la méthode des gonflables ludiques, i.e. cousus et à soufflage permanent. J'envisage de les mettre debout et de les faire tenir ensemble comme les fusils en faisceau. Ériger 3 objets de 10m, dépendant d'une soufflerie, peu rigides de surcroît, s'est trouvé être une opération tout à fait hasardeuse et j'ai vite abandonné mes épuisantes et finalement désespérées tentatives malgré les points d'appui conséquents fournis par la présence des grands chênes autour du jardin de ces premières expériences. Il fallait donc plutôt envisager un gonflable étanche, c'est à dire un pneumatique. Mais à qui confier une telle réalisation ? personne de mes connaissances ne possédait la technique. La facture C2J se montait à 6000F et je ne voulais pas risquer une somme importante pour rien, ni courir trop loin chercher un spécialiste ; Zodiac se trouve à La Rochelle, par exemple. Grâce à mes relations industrielles et aussi à mes talents de persuasion, je décidais un spécialiste de la bâche pour camions à lancer l'exécution du volume en lui promettant d'assister son opérateur pour la réalisation des soudages étanches à l'air et la pose des valves. Il disposait à l'époque d'une bâche gris clair de 650g en PVC toile qui me paraissait du meilleur effet.

 

janvier 1998 : premier tube pneumatique dans cette matière , 10m de longueur, 72cm de diamètre. Le gonfler, le mettre debout, le faire tenir droit ont été des opérations pleines de péripéties - le gonfleur adéquat, les attaches, les cordes, les moyens de tension à l'instar des tendeurs de tente - , rien n'existait sur le marché et j'impatientais les vendeurs médusés en tentant de formuler la nature des objets dont je voulais disposer. C'est ainsi que j'ai passé de nombreuses heures dans les magasins d'accastillage du Cotentin et très vite à Paris « Au vieux campeur » pour les mousquetons et les cordages. Il m'a cependant fallu réaliser mes propres tendeurs de corde et dévaliser de leurs piquets à chiens les rayons d'accessoires pour animaux.

Mais la mise verticale n'était pas le but en soi. L'objectif était bien d'atteindre le sommet d'une colonne ou tout au moins de pouvoir s'y accrocher. La première tentative fut concluante ; suspendu dans un harnais de spéléo à des cordages bien dimensionnés j'ai en effet pu grimper de quelques mètres le long de cet étrange objet, malgré une mise en pression relativement faible de 25 millibars. Le concept était valide, restait à le rendre utilisable sur les chantiers de bâtiment... il était nécessaire de créer un point d'attache suffisamment haut pour être compatible avec des situations de chantier.

 

Mai 98 : réalisation d'un cylindre de 25m par 1,10 de diamètre en plastique gris; des essais de grimpe le long de cet objet confirment qu'il supporte bien le poids d'un homme, mais les difficultés pour l'ériger me font pressentir son inapplication sur le terrain.

 

Sept 98 : réalisation d'un tronc conique de 24m jaune et vert de 1,90m à la base, « le bisouf » ; le bureau d'études du chantier naval des CMN m'en a réalisé le plan de découpe du tronc de cône. Je présuppose que cette forme sera plus efficace pour l'application anti-chute.

 

Automne 98  des ramasseurs de pommes travaillant pour mon voisin cultivateur me touchent en trouvant beau le spectacle de mes colonnes debout dans le jardin. Sous l'amicale pression d'Alain Jouffroy et des difficultés confirmées pour leur usage professionnel je commence à envisager une carrière artistique pour ces objets.

 

Juillet 99  après avoir acquis un groupe électrogène je tente une première sortie hors de mon pré carré en m'éloignant des facilités offertes par tous mes arbres pour ancrer les haubans. Je choisis le sommet d'une colline en face de chez Alain Jouffroy; nous parlions souvent alors du concept de drapeau transparent et déchiré élaboré par Meret Oppenheim pour symboliser la fin de la haine entre les peuples. Les 25m de ma colonne grise deviendront ainsi le mât géant d'un tel étendard.

 

11 août 1999 première sortie publique du bisouf sur le site de Cap Eclipse à La Hague pour réaliser la "Porte de l'espace", une cinquantaine de gamins , attirés par le volume, l'étrangeté et la mobilité de l'objet s'en approchent et lui découvrent une application ludique originale: l'envol, accroché au volume en équilibre, il est possible de s'élever de quelques mètres et d'atterrir en douceur.

 

14 août 1999 dressage du 25m gris à Lussas à proximité de l'Impérial Bioscope, chapiteau itinérant gonflé lui aussi et offrant au public 300 places de cinéma.

 

Sept 1999  devant le château de Sainte Suzanne en Bauptois, propriété de la famille De Treglodé.

 

Oct 99 une rencontre avec Jean Girardi, directeur de la Saline Royale d'Arc et Senans, me lance dans un travail de recherche sur un gnomon géant. L'idée est de rendre sensible la rotation de la terre par la visualisation seconde après seconde du déplacement de l'ombre sur le sol.

 

14 janvier 2000 inauguration du "Pavillon de la Terre" place de Gaulle à Cherbourg, première sortie en ville pour la rétrospective de Alain Jouffroy objecteurs \ artmakers.

 

Mars 2000  réalisation d'une seconde colonne tronconique: 30m et rouge.

 

Eté 2000  les premières quilles en polyéthylène, je cherche à me libérer des contraintes du haubanage.

 

Avril 2001 avec Joël Hubaut, musée d'art contemporain de Toulouse, réalisation d'un cylindre de 20m participant à l'exposition "psyclom-clom épidémik" rosé.

 

Mai 2001 coup de blues , j'investit trop de tout dans cette activité Juin 2001 soutien de Michel Devaux qui me relance et m'offre son soutien logistique par, d'abord, la réalisation d'une plaquette de présentation de mon travail.

 

Décembre 2001 élaboration d'un projet à partir d'une œuvre de Frank Stella.

 

8 sept 2001, les Carriers de la Manche s'offrent le visuel de mes colonnes pour identifier leur stand à la foire de Lessay.

 

Janvier 2002, les premières colonnes flottent vraiment dans le bassin japonais de Alain & Fusako Jouffroy.

 

23 mai 2002 "libérons les saucisses ..." au Rideau Cramoisi.

 

3 juin 2002  interview par France Bleu Cotentin, émission" Vu d'ici" de Frédérique Gissot.

 

8 juin 2002 avec Joël Hubaut, participation à la chasse au knack et au Guiness des records avec les charcutiers de Strasbourg pour la plus grosse saucisse du monde.

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