- 35 heures par semaine? C'est quoi ça?
… nous a demandé Karim, un français travaillant comme vendeur dans un
grand magasin d'électronique.
- Ici on travaille 35 heures par jour!!
Et c'est vrai!
Depuis le matin jusqu'à très tard le soir, les bâtiments de bureaux sont
éclairés "a giorno", et tous les magasins sont ouverts en
attendant les acheteurs potentiels . Les japonais ne se plaignent pas,
ils ne se sentent pas surchargés, ils font leur boulot avec sérénité,
consciencieusement. C'est vrai que parfois ils s’endorment sur le
bureau, et souvent dans le métro sur le trajet du travail…. Mais
ça ne les empêche pas d'être présents quand le patron a besoin d'eux.
(Nous sommes différents, heureusement… leur rigidité nous a laissé un
peu perplexe...)
Nos hôtes japonais attendaient, peut être, de notre part, le même
comportement, assurer une présence. Manque de bol, nous avons
organisé notre boulot d'une manière efficace, pour pouvoir aussi
visiter un peu Tokyo. Quand j'ai compris leur façon de voir les choses,
j'étais un peu dégonflé et prêt à renoncer aux découvertes touristiques,
mais heureusement Diana ne s'est pas laissée intimider et on a réussi a
trouver quelques brèches pour nous promener tous les deux dans
l'immense ville.
Avec quoi
dois-je commencer le récit?...
Peut-être avec le commencement,
l'arrivée a Narita International Aéroport, après un vol de 12 heures,
Paris-Tokyo. Fatigués mais avides de nouvelles impressions on est
passés par les fourches caudines des douanes, on a fait la queue pour la
vérification des passeports, et nous voila, dans la grande salle pour
les arrivées. Mariyo nous attendait avec un grand sourire et un
bouquet des fleurs pour Diana. Et l'aventure a commencé...
On n'a
pas pris les bus " limousine " (contrairement aux conseils initiaux),
mais le train qui nous a laissé en pleine ville, d'où en suivant
sagement Mariyo, on a changé deux fois le métro et on a fait une
petite marche à pieds de 20 minutes jusqu'a l'hôtel!!! Tout ça avec les
bagages qui nous chargeaient. Merci les petits voleurs qui, en cassant
la voiture le matin de notre départ de Paris, nous ont délestés de 40 kg
de matériel, à savoir, trois bagages: les cadeaux, les accessoires pour
les colonnes et nos affaires personnelles; bref, nous étions plus légers
que prévu.
La ville
Tokyo
est une très grande ville - 30 millions d'habitants - mais à cause du
relief la surface habitable est réduite aux zones côtières. Donc,
les millions de japonais s'empilent sur une une petite surface... ce qui
fait de Tokyo une vraie fourmilière.
Mais grâce à leur
discipline il n' y a pas de bousculade, et la circulation des piétons se
déroule selon des règles précises. Par exemple, sur le
trottoir se forment deux flux à gauche, comme la circulation automobile,
et les gens avancent tous à la même vitesse. Si tu veux regarder une
vitrine qui n'est pas de ton côté, tant pis!
Au
feu rouge, tout le monde s'arrête tranquillement, en laissant un
espace d'environ 50cm entre chacun. Comme ça, la queue pour
un feu rouge qui dure assez longtemps, peut s'étendre sur une centaine
de mètres. Si tu n'es pas japonais, tu as tendance à te faufiler
parmi les gens et à traverser la route, notamment si aucune
voiture ne passe...
Shinjuku est le quartier des hommes d'affaires, des
bureaucrates. C'est pour ça qu'on voit partout les mecs en
costumes noirs et chemises blanches, avec des belles cravates,
trimbalant leurs serviettes vers le bureau. Les femmes ont des
jupes classiques, noires aussi, et des bottes. Les japonaises
sourient tout le temps et s'inclinent profondément devant toi si tu
arrives à leur parler. On ne voit pas de personnes sans abri, ou des
mendiants. Ni des poubelles!!! Ça c'est intéressant!!!
Il n'y a pas de poubelles traînant au bord des routes... mais partout
domine une propreté remarquable. En effet, au Japon , manger quoi que ce
soit sur la route est un signe de grave impolitesse... Donc, personne ne
mange, personne ne fume, personne ne jette rien en marchant. Pourquoi
donc avoir des poubelles? Tout autour étant propre, il n'y a pas
des cafards, d'araignées, des mouches, d'insectes en général ...et n'ayant
même pas de miettes, les oiseaux n'ont rien à manger, donc, il n'y a pas
d'oiseaux! Les seules créatures vivantes à part les hommes sont les
corbeaux... Même les chiens sont très rares... on a vu un seul, tout
petit, bien coincé dans sa laisse.
Le
sous-emploi menaçant, les
japonais ont inventé des métiers incroyables, qui ne servent à rien,
mais qui rendent utiles une partie de gens. Par
exemple on a vu deux hommes employés sur un trottoir pour permettre la
sortie des voitures d'un parking souterrain... ou un autre à une station
de bus qui parlait tout le temps, annonçant le bus et les stations qui
vont suivre sur son trajet, en n'oubliant pas les formules de politesse
(on a compris qu'il disait quelque chose de poli, parce qu'il
s'inclinait en même temps!)... Ce qui est vraiment étonnant est que le
bus arrivait toujours à l'heure annoncée sur le tableau!
Enfin, nous
sommes arrivés à l'hôtel qui nous a été réservé, un petite auberge
tranquille, et nous avons compris qu'on doit être extrêmement
reconnaissants d'être logés à une heure de distance de Park Tower, ne
pas être trop près de notre lieu de travail, comme c'était prévu avant
notre arrivée. On a jamais compris l'astuce! On faisait deux
heures chaque jour pour aller et revenir à Shinjuku, on
changeait deux fois le métro, sans parler du prix des billets....
Le métro
Je n'ai jamais
vu un transport en commun aussi cher que les lignes de métro à Tokyo.
Il y a plusieurs lignes privées et chacune a son propre système
tarifaire compris entre 1 et 3 euros. Habituellement pour se rendre à
leur travail ou pour aller n'importe où, les gens changent
plusieurs lignes... imaginez-vous que chaque fois on doit s'acheter un
billet! A l'entrée, d'un coté se trouvent les distributeurs de
tickets et tout le monde fait la queue en silence. Les billets ont
des prix différents, en fonction de la distance à parcourir. Le
problème est que peu de tableaux utilisent l'alphabet latin, donc... un
occidental s'il ne parle pas japonais, a du mal à choisir le bon prix.
En effet ce n'est pas tragique... quand tu veux sortir du métro tu
introduis de nouveau le ticket dans l'appareil et si tu n'as pas
payé le bon prix, (ça arrive même parmi eux) la machine te fait signe et
tu payes la différence en sortant.
Dans le
métro parisien si tu veux franchir les barrières pour entrer sans payer,
un obstacle se ferme brutalement devant toi... flaf !... et si tu n'es
pas attentif tu reçois un grand coup. A Tokyo, si tu passes
sans payer, ou si tu te trompes de ticket en utilisant celui d'une autre
ligne, deux petites ailes de caoutchouc se ferment gentiment, juste pour
t'avertir de ta faute. Après, c'est la conscience qui ne te laisse
pas franchir... si tu es japonais! Si non, tu passes tranquillement en
utilisant le même ticket plusieurs fois ...et à la sortie tu fais
pareil... Tant pis! Une fois dedans, tu suis le flux (c'est
la même discipline que sur les trottoirs), et voila, t'es arrivé
sur le quai.
Mais ici, une autre aventure! Tu ne t'arrêtes pas où
tu veux pour attendre le métro... on cherche les flèches peintes par
terre, qui indiquent le lieu où on doit attendre et former la queue,
parce que les portes du métro qui vient vont s'ouvrir Là ! Encore une fois, il n'y a pas de bousculade, pas de tricheurs...
Le métro est
confortable, et évidemment très propre. Devinez ce que font les
gens dans le métro? Ils lisent? Non... Ils parlent?
Non... Ils dorment? Parfois... Mais oui, ils sortent tous leur téléphone
portable et ils JOUENT !!! Incroyable! Les gens bien, de tous
les ages, jouent avec frénésie et on peut croire qu'ils regrettent
la descente. En plus, si un japonais est enrhume, obligatoirement
il met un masque blanc sur son visage, pour ne pas répandre ses
microbes. Voila pourquoi on voit des masques sur les visages de 2
a 5%des citadins... tout ça donne une image un peu futuriste...
Cela dit, les
différents réseaux du métro dont JR lignes, tissent tellement bien leur
toile dans les souterrains de Tokyo qu'ils rendent relativement faciles
les déplacements, si on ne parle pas des grandes distances et du temps
passé.
Pour faciliter
le plus possible la vie des japonais, autour des stations sont
développés des vrais centres commerciaux, toutes sortes de
boutiques, et plutôt des petits restaurants ou des endroits où on peut
acheter de la nourriture, sans oser manger sur la route, évidemment.
La nourriture
japonaise
D'abord je veux parler des
petites choses que tu peux acheter si tu as faim... ou si tu as
simplement envie de goûter un truc qui ne semble pas être mangeable...
Si vous regardez attentivement cette image, vous allez voir dans la
vitrine plein de petites boites, différemment colorées contenant
chacune un seul gâteau. Il s'appelle gâteau, mais en effet c'est un
noyau de confiture ou de crème de marrons, habillé dans un pâte de
soja. C'est une partie du secteur "doux" d'un immense bazar
alimentaire. Ce jour là, Mariyo avait
faim, elle voulait s'acheter quelque chose à manger, ainsi
nous l'avons suivi en sortant du métro, parmi les galeries
souterraines surchargées de nourriture.
On a pas compris
grand chose autour, on ne reconnaissait pas les aliments,
tellement la préparation et la matière première étaient
différentes de ce qu'on pouvait attendre. Des centaines de
sortes de poissons et fruits de mer, des dizaines de façons
de travailler le soja, plusieurs choix de poulets et
viandes, et le tout ne manquant pas de riz, accompagnait
l'ensemble. En effet l'art ce n'est pas tout à fait la
nourriture, mais l'emballage!!! On n'a pas résisté à la
tentation d'acheter nous aussi trois petits gâteaux - et déjà
le choix n'a pas été rapide - mais le protocole de
l'emballage a été encore plus laborieux... Les japonais sont
très préoccupés par la forme, la présentation, ce qui
représente aussi une façon d'être poli.
Est ce que je
vous ai déjà parlé de la politesse japonaise? Elle
fait partie de leur esprit, de leur raison d'être, mais
aussi elle cache une grande solitude, un monde intérieur
pas toujours joyeux et content. Ce n'est pas poli de
charger les autres avec tes problèmes, quelle que soit leur
nature, ce n'est pas poli de tourner vers eux une gueule
assombrie qui calcule mentalement le taux des impôts à
payer... Donc, ils sourient quand ils te parlent, ils
s'excusent souvent et ils te remercient pour n'importe
quoi, en s'inclinant profondément. D'ailleurs, <gomen nasai
(excuse-moi)> et <domo arigato gozai mashta (merci
beaucoup)> sont les seuls mots qu'on a
réussi à apprendre en japonais, tout simplement parce que on
les a entendu mille fois. Si non, la langue est très
difficile et sa musicalité n'a rien à voir avec ce qu'on
connaît. Bref, on a acheté
nos petits gâteaux joliment emballés, et on s'est rendu
à l'hôtel.
L'hôtel
Notre hôtel n'était pas très
grand, mais il était bien loin de Shinjuku Park Tower, où nous travaillions
chaque jour. Les chambres toutes petites étaient bien
remplies par les deux lits plus larges que chez nous, et la table pour la
télé,
programmée sur les seuls canaux japonais. Comme partout au Japon, c'est très propre et, en plus, deux paires de chaussons
t'attendent à l'entrée et deux kimonos bien pliés sur le lit; dans la salle
de bain tu trouves des brosses à dents avec le dentifrice, un rasoir et
des charlottes. Le
matin, pour prendre leur petit déjeuner, beaucoup de gens viennent
habillés dans leur kimono, avec des chaussons, et ça donne un air familial
alentour. Tu n'as pas besoin de partir en voyage avec toute
la maison dans tes bagages, parce que tu trouves le confort sur place.
Et puisqu'on parle de petit déjeuner...
Les restaurants
Le premier resto qu'on a fréquenté a été celui de notre hôtel, où on
pointait chaque
matin. Avant même de partir au Japon, on a été averti par les connaisseurs, que le petit
déjeuner japonais c'est complètement différent, il ne ressemble à rien de
connu en occident. Ils ont eu bien raison... Ça fait drôle de changer ses habitudes culinaires,
mais ça fait partie du dépaysement que tu subis au Japon. Pas de
céréales, pas de brioches, pas de confiture, pas de pain au beurre...
En effet ils ne mangent pas de pain du tout! Les seules boulangeries
qu'on a vu, ce sont des pâtisseries à la française, disposées autour
des grands hôtels. Bref, le petit déjeuner japonais est composé de
riz, de soupe, de poisson, d'algues, parfois d'oeufs crus, d'un
mélange étrange de haricots et une sorte d'huile gluante appelé "nato",
du thé... C'est très énergisant, on mange beaucoup en ayant l'impression
d'avoir rien mangé et à la fin on n'a pas la sensation de "trop",
et on
est en pleine forme pour commencer la journée.
On a essayé
plusieurs restaurants... les filles prennent la commande à genoux et
en s'éloignant elles s'inclinent mille fois devant toi en te
remerciant que tu sois là!
Tu te sens vraiment comme un pacha! Mais la nourriture est d'abord
"bonne pour la santé" et après plus ou moins délicieuse. Par
contre, les filets de poisson crus qui enrobent la bouchée
de riz au vinaigre, le fameux
"sushi", ont été très bonnes!
Chaque soir sur notre
trajet vers l'hôtel on voyait, sur le trottoir devant un petit
resto japonais, des tisons rougeoyants dans un brasero à coté d'une petite banque,
où les clients pouvaient attendre leur tour. C'est un des restaurants
typiques japonais qui t'invitent à chaque pas. Une
soirée on a osé nous aussi... on s'est déchaussé à l'entrée et on a
pénétré dans un univers sombre, simple et
silencieux. 12 coussins alignés le long d'un plaque posée presque
par terre qui servait de table, un trou pour fourrer tes pieds dedans, les
murs en bois noir, et trois garçons devant toi préparant la nourriture,
faisaient la spécificité de ce resto. Le menu était seulement en japonais... donc on a fait
notre choix à partir des prix! En effet on a payé pour qu'on aie de
la chance de préparer nous même la nourriture! Après avoir mange un
filet de poisson cru, les garçons ont installé sur notre partie de plaque une
sorte de réchaud où on a grillé nous même quelques légumes et bouts de
viande. On a bu du saké, leur boisson traditionnelle faite de riz et on
a payé plus cher qu'on s'attendait! Mais l'expérience valait le coût!
Une
soirée, Hiroko la manager de notre événement artistique nous invite au
restaurant. Elle nous conduit dans un des quartiers
chics de Tokyo,
Omote-Sando, où,
dans un restaurant bondé on a découvert de nouvelles
spécialités japonaises, comme le "tofu" - une façon de préparer le soja comme
un fromage blanc, et le "nabe" - la nourriture principale des familles
japonaises, une sorte de soupe préparée avec soin par le père, qui met à bouillir dans un liquide pre-preparé, les légumes et la viande, devant toute la
famille ramassée autour de la table. Chacun se sert dans le
bol bouillant avec ses baguettes. Intéressant!
Pour attirer les clients dans leur restaurant, les commerçants
montrent dans la vitrine sur la rue, les plats remplis
comme ils seront dans ton assiette. On s'est posé la
question: comment font-ils pour garder tous les plats frais
et appétissants pendant une journée dans la vitrine?
En
fait, toute la présentation est en plastique!!! Tous les plats sont
fabriqués en résine, avec les plus vives couleurs, en
utilisant tout l'art ornemental dont les japonais raffolent! Évidement, les plats ont à la base
le riz, le poisson et les algues! Soyez
tranquilles, c'est très bon pour la santé!
Tu prends un taxi...
Les taxis font la queue aux endroits prévus. Tu prends
le premier dans la ligne et tu trouves un chauffeur avec des
gans blancs qui attend avec patience que tu prennes place
bien assis sur les dentelles recouvrant les sièges. Une
musique relaxante t'accueille et la voiture se met en route
sans que tu saches... N'oublions pas que les japonais
roulent à gauche! Personne ne klaxonne, mais tous se
faufilent avec adresse dans le flot de véhicules qui
encombrent les rues. En arrivant à destination, tu poses tes
yens dans un plateau où le chauffeur remet aussi le reste et
la facture, sans un mot. Les portes du taxi se ferment
toutes seules après ta descente, par un appui de bouton...
Un contraste intéressant entre la vie trépidante des rues et
l'espace intérieur du taxi!
As tu besoin d'aller aux toilettes?
Quand tu es touriste, ça arrive souvent... après avoir
beaucoup marché et visité, à un moment... tu éprouves un
besoin pressant. C'est comme ça que Diana a découvert les
merveilleuses toilettes ultramodernes qui garnissent les
grands magasins. En opposition totale avec les
toilettes typiques japonaises, qui ressemblent aux toilettes
turques (sauf que tu ne sais pas comment il faut te
mettre...), les toilettes en question
créent un espace unique par
leurs
complexité et propreté. Le couvercle
se soulève tout seul dés que tu ouvres la porte (ici
refermé par discrétion pour la photo). La lunette
du WC est agréablement chauffée et dans le mur ou sur un
bras tu trouves un tas de boutons... De là tu peux choisir
la diffusion d'un bruit d'ambiance chargé de masquer les
émissions organiques, la température et la pression de l'eau
qui va te laver, le type de lavage que tu préfères, le temps
de séchage, l'odorant... Tout ça dans un état de propreté
exemplaire... Vraiment impressionnant!
Akihabara - Electric Town
Tout le monde le
sait: les japonais sont les rois de l'électronique... Les
derniers cris en matière d'appareils sont "made in Japan"!
Comme je rêve depuis longtemps d'un appareil photo
performant pour immortaliser mes colonnes, c'est une bonne
raison de se rendre à "Electric Town", le quartier
tokyoïte spécialisé en électronique. Ici ce ne sont que grandes
surfaces et boutiques qui ne vendent que ça: des
appareils électriques et des équipements électroniques.
C'est la folie à l'état pur! Les vendeurs,
visiblement programmés sur le même modèle, s'époumonent pour
vanter les mérites de leurs cartes mères et de leur matériel
électronique. Des étages entiers spécialisés en appareils
photo, ou en téléphonie, en ordinateurs, en baladeurs,
ou... plus que vous pouvez imaginer, vous attendent
pendant toute la journée, bien éclairés et prêt à satisfaire
même les plus prétentieux des clients. On peut essayer
chaque appareil, on peut regarder tranquillement les
détails, on peut sentir le poids, la prise en main... enfin, c'est une magie! J'étais comme un enfant face à
toutes ces merveilles, j'aurais pu passer des heures et des
heures, regarder et analyser les différents modèles,
les prix, les performances... Et quand à dix heures du soir
une voix douce t'annonce en japonais et en anglais que le
magasin est normalement fermé depuis une demi-heure, mais
que demain matin aussi ils sont là et ils t'attendent avec
le plus grand plaisir, tu sais que tu n'es plus en France... Étonnant!
Le Musée Mori
Même si notre séjour au Japon n'a pas été très long et
notre temps de visite court, il n'était pas
permis d'éviter le musée d'art contemporain, ouvert
en 2003 au sommet de la Mori Tower, au centre de l'immense
complexe Roppongi Hills. A cette occasion on a vu "End
of time", exposition de photographies de Hiroshi Sugimoto... et en montant au
52ème niveau de la Mori Tower, on a admiré la superbe vue
panoramique sur toute la ville de Tokyo.
Coup de bol, après une journée pluvieuse, le soleil éclairait bien
les alentours et nous a donné la grande chance de voir dans le
lointain le mont Fuji lui même. On le voit rarement, parce qu'il est
toujours entouré par des nuages. Sauf ce lundi... On a été vraiment
gâté !
Asakusa
Asakusa c'est le vieux Tokyo, la partie ancienne de la ville, où
fourmillent les gens simples, sans costumes et serviettes noires,
sans beaucoup d'argent, avec un niveau de vie assez bas. On se
rend compte toute de suite de la différence marquante entre les
quartiers. Ici les gens fument sur la rue, on voit des papiers
jetées sur les trottoirs...
Néanmoins, ce quartier attire millions de touristes chaque année,
parce qu'il abrite le fameuse Temple Senjo-ji, bâti pour
abriter Kannon, la déesse de la Compassion. On entre dans l'espace
du temple par une porte encadré de deux divinités protectrices:
Fujin, dieu du Vent et Raijin, dieu du Tonnerre. Immédiatement après
la porte, commence Nakamise-dori, une rue commerçante qui existe
depuis plusieurs siècles. Ici on peut trouver toutes
sortes d'objets d'artisanat, kimonos, aussi bien que des
babioles touristiques!
Devant le Temple, un sort de puits où les encens brûlent en
permanence. Ses fumées auraient des propriétés bénéfiques à la santé
et les visiteurs se placent dans ses volutes pour profiter de ses
effets. Après avoir fait un veux dans plein fumée, on avance
vers le Temple...
Les touristes jettent une pièce dans une des boites faites pour ça,
ils frappent cérémonieusement leur mains avant de s'incliner
avec respect. La déesse Kannon entend alors leur veux et
l'accompli.
Faire des veux c'est une bonne affaire aux temples. Il y a en vente
à tout pas, des bouts de bois de différente formes, sur quelles tu
peux écrire les plus vifs veux... Dans le cadre d'un procession, les
bouts de bois sont brûlés, le fumée monte au ciel jusqu'a la déesse,
et... devinez! Votre veux sera accompli!!! Pas mal...
Si non, tu peux apprendre ton avenir, en payant 100yeni pour un
oracle. Il y a trois grandes groupes des possibilités: ou ton
avenir sera mauvaise, ou tu as une petite chance mais il faut la
provoquer un peu, ou... tu as le mistral gagnant! Après avoir
lu ton oracle, pour que ça soit accompli il faut que tu lie le
papier sur un des fils spécial créés pour ça. Et puis, les
papiers vont être brûlés, et le fumée va au ciel, et... tu sais
déjà.